HOMELIE DE MGR BENOIT ALOWONOU AUX OBSEQUES DE SŒUR THERESE-ELISABETH KETI, MONIALE (31 Octobre 2025)

  • 0
  • 51 views

Tous ceux que me donne mon  Père viendront à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors (Jean 6, 37).

Frère et Sœurs en Christ,

Devant le cercueil de notre sœur,  la mère Thérèse-Élisabeth, nous venons célébrer l’eucharistie, le grand mystère de la foi.

La foi dans le Christ mort et ressuscité, est un long cheminement,  un combat, le combat de toute la vie qui s’achève à l’appel du Seigneur à participer au grand banquet qu’il prépare sur sa sainte montagne, où il enlèvera le deuil et essuiera toute larme.

Ce combat qui s’achève aujourd’hui, notre sœur Mère Thérèse-Élisabeth  ne l’a pas mené seule. Sur sa route, sur ses chemins, elle n’a pas marché seule. Elle a cru au Bon Berger. Elle a marché à l’écoute de la voix de l’unique Berger qui mène l’homme dans les verts pâturages et jusqu’aux ravins de l’ombre de la mort. 

L’assurance de sa vie à la suite du Christ, comme son espérance à l’heure de la mort, notre sœur l’a puisée dans la promesse du Christ, de garder en sécurité ceux qui viennent à lui; la promesse que sa grâce ne manquera à aucun de leurs jours. Comme l’a proclamé Saint Paul « Ma grâce te suffit ».

Frères et sœurs,

Après une vie toute entière consacrée au Seigneur, et confiante en sa miséricorde, la Mère Thérèse-Élisabeth est entrée dans le cortège, l’immense cortège de ceux et celles qui passent par la nuit de la mort, pour contempler au matin du Jour sans déclin,  le visage du Dieu caché, le Dieu de leur foi, le Dieu de leur espérance, le Dieu qu’ils espéraient voir.

Pour contempler la face du Dieu caché, il faut mourir au monde, car nul ne peut voir Dieu et rester en vie. Contempler la face de Dieu et même voir Dieu, est ainsi une espérance, certes, mais elle est aussi une promesse aux cœurs purs. Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu.

Qu’est-ce qu’un cœur pur? C’est le cœur qui accueille la communion que Dieu lui-même propose à ceux qui le cherchent. Car Dieu se révèle au cœur qui le cherche, il fait sa demeure dans le cœur qui s’ouvre à lui et l’accueille. « Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un m’ouvre son cœur, je ferai de lui, ma demeure ».

Au monastère, ceux et celles qui se mettent à l’écart dans la vie monastique, font l’expérience de la présence du Dieu caché mais qui se fait proche, du Dieu caché qui se fait entendre sans jamais se laisser saisir. 

Mais quel est ce visage de Dieu qui attire  l’homme et qui, en même temps, se dérobe à lui sans cesse?

Sur la montagne de l’Horeb, Moïse a supplié le Seigneur Dieu de lui montrer son visage. Moïse était dans la tente de la Rencontre et dit au Seigneur : « Je t’en prie, laisse-moi contempler ta gloire. Le Seigneur répond à sa demande : « Je vais passer devant toi avec toute ma splendeur, et je proclamerai devant toi mon nom qui est : LE SEIGNEUR.

Tu ne pourras pas voir mon visage, car un être humain ne peut pas me voir et rester en vie. Tu me verras de dos, mais mon visage, personne ne peut le voir. » (Ex 33, 18-23).

Le visage de Dieu comme le dit Moïse, c’est  l’autre nom de sa gloire. Fais-moi voir ta gloire!

Voir le visage de Dieu, contempler sa gloire,  cela est inaccessible à la vue humaine, mais vivre devant la face de Dieu, se tenir en sa présence, dans l’adoration et la louange, c’est ce à quoi l’homme est appelé. 

C’est une école de l’attente, l’attente de notre vie, l’attente de la rencontre bienheureuse. Dans cette attente, Dieu passe en rappelant son nom: le Seigneur.  Il est le Présent et l’Absent qui montre sa tendresse et son dos, c’est-à-dire les signes de sa présence mystérieuse, les signes de sa grâce,  les traces de sa gloire. 

Au terme de cette attente,  voir Dieu est l’espérance qui ne déçoit pas, l’espérance de le voir au-delà du voile, non plus de dos, mais dans la gloire, tel qu’il est,  nous dit st Paul. « Je le verrai tel qu’il est » Je verrai Dieu mon Rédempteur.

Frères et Sœurs,

L’homme qui chemine en la présence de Dieu demeure  un homme de désir de Dieu, un homme en manque » à la mesure sans mesure de ton immensité tu nous manques Seigneur » comme nous le chantons dans la liturgie des heures.

L’homme est en manque de son Dieu tant que son regard n’a pas contemplé celui qui l’a créé pour lui. Saint Augustin  a exprimé ce grand désir de l’homme dans ses Confessions. « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi »  

 Dieu dit à Moïse en quelque sorte: « Pour voir mon visage il faut mourir, et dès maintenant,  ferme les yeux aux réalités de ce monde. »  Fermer les yeux aux réalités de ce monde, c’est accueillir Dieu dans le cœur à cœur et la communion à son mystère. 

Frères et sœurs 

Mère Thérèse-Élisabeth, comme toute moniale, a été appelée à vivre dans le silence, le travail et la prière, l’attente de la rencontre de son Seigneur. Sa vie, sa mission et ses responsabilités ont marqué ses sœurs et sa communauté. Mère Thérèse-Elisabeth a  fait ses vœux de stabilité au monastère de Dzogbegan dans le diocèse de Kpalimé et  la mission l’a conduite également à Sadori dans le diocèse de Dapaong.  

Née le 2 janvier1959 à Dzogbegan, la petite Thérèse-Élisabeth a très tôt rencontré les moniales qui étaient présentes sur ce plateau de Dayes et qui travaillaient dans les plantations de café cacao dans son village et vivaient du travail de leur main. Thérèse-Élisabeth fut impressionnée par la vie de prière, de travail et d’accueil des moniales et elle n’hésita pas  à aller un jour frapper à  la porte du couvent. 

L’histoire du Monastère de l’Assomption retiendra que le 1e octobre 1980 la sœur Thérèse-Élisabeth, accompagnée de sa sœur Jumelle, la Sœur Marie-Bernadette, est devenue la première fille originaire de Dzogbegan, moniale à Dzogbegan. 

Quelques  années plus tard, elle quittera Dzogbegan pour la fondation d’un autre monastère, né de celui de Dzogbegan, le Monastère de l’Emmanuel de Sadorie.

C’est dans la simplicité et le zèle évangélique qu’elle a assumé cette responsabilité qui l’a préparée à une autre mission, celle de l’administration

De 2014 à 2017, Mère Thérèse-Elisabeth est désignée par la hiérarchie, administratrice du monastère de l’Assomption de Dzogbegan. En sa qualité de Mère Prieure, elle a eu la délicate mission d’organiser et d’encadrer la vie de la communauté selon la Règle de saint Benoît.

Le  05 octobre 2025, le Dieu de la vie a rappelé à lui, la Mère Thérèse-Elisabeth après 66 ans de vie sur cette terre où nous sommes tous pèlerins de l’espérance.

L’espérance  ne déçoit jamais ceux et celles qui chaque jour, attendent le retour du Christ.  Ce jour- là, ceux que le Père a donné au Fils chanteront le cantique de l’Apocalypse, ce cantique dont nous venons d’écouter les paroles dans la première lecture : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés » .

Mère Thérèse-Elisabeth a vécu 42 ans dans la clôture monastique, dans ce lieu réservé à ceux et celles que saint Cyprien appelait « la part la plus noble du troupeau du Christ ».

Dans l’évangile que nous venons de méditer, Jésus nous dit qu’il « est venu pour faire la volonté du Père; cette volonté est qu’il ne perde aucun de ceux que le Père lui a donnés, mais qu’il les ressuscite au dernier jour. »

Il a dit cette parole à la foule qui avait mangé du pain dans le désert et qui était à la recherche de Jésus pour qu’il leur donne toujours de ce pain.

Dans l’eucharistie: Amour du Seigneur et communion à sa vie, Jésus est le pain de vie et avant-goût du festin que le Père prépare à la face des peuples. Heureux dès maintenant, les invités au festin des Noces de l’Agneau!

Que par la force de cette Eucharistie Mère Thérèse-Elisabeth soit accompagnée par les anges de Dieu dans la Jérusalem sainte.

Mère Que les anges te conduisent au paradis,

Que le chœur des anges te reçoive,

Et qu’avec Lazare,  le pauvre d’autrefois, tu jouisses du repos éternel. Amen !

DICASTÈRE POUR LA DOCTRINE DE LA FOI – Mater Populi fidelis – Note doctrinale sur certains titres mariaux qui se réfèrent à la coopération de Marie à l’œuvre du salut
Article préc. DICASTÈRE POUR LA DOCTRINE DE LA FOI – Mater Populi fidelis – Note doctrinale sur certains titres mariaux qui se réfèrent à la coopération de Marie à l’œuvre du salut
22ème PÈLERINAGE AUX PIEDS DE LA VIERGE MARIE,  NOTRE DAME DE LA CONFIANCE
Article suiv. 22ème PÈLERINAGE AUX PIEDS DE LA VIERGE MARIE, NOTRE DAME DE LA CONFIANCE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *