Le Christ a fondé son Église par sa vie, sa mort et sa résurrection ; et plus précisément de son côté transpercé elle est née. La vérité de l’incarnation du Verbe de Dieu est le fondement de l’Église et de notre destin. L’Église est le corps du Christ et nous sommes ses membres qui, unis à Lui, vivons notre passion, notre chemin vers le ciel et notre résurrection.
Pour que nous ne le croyions pas différent de nous, le Christ a enduré les fatigues, a voulu avoir faim et n’as pas refusé les souffrances de la passion, Il s’est soumis à la mort et nous a manifesté sa résurrection ; et surtout son amour pour chacun de nous.
Et tu peux te demander : pourquoi il a fait cela ? Il a offert son humanité comme prémices ; afin que, au milieu de la souffrance, tu ne te décourages pas, mais que tu espères recevoir toi aussi ce que Dieu le Père a voulu lui donner. Toi qui, vivant sur terre, as connu le Roi céleste, tu participeras au bonheur de Dieu, tu seras cohéritier du Christ. Si tu obéis à ses commandements, si tu imites Celui qui est bon, si tu participes à la grâce qu’Il te donne dans les Sacrements, il te fera participer à sa gloire avec générosité car il n’est pas avare.
Et il ne s’agit pas simplement d’une gloire future, car Dieu anticipe déjà à ceux qui lui sont fidèles la paix et une joie profonde, la sérénité d’esprit et une force inébranlable pour vivre, pour marcher, les pieds sur terre mais avec le cœur fixé au ciel. En effet, la grâce que nous recevons dans les Sacrements, s’unissant à notre effort sincère pour laisser les péchés et conquérir les virtus chrétiennes, nous transforme efficacement à l’image du Christ mort et ressuscité.
Dans ta vie personnelle, dans ta vie dans l’Église, n’aie pas peur des difficultés. Si elles sont vécues avec Dieu elles sont une occasion pour grandir, pour mériter et pour anticiper sur terre un petit coin de ciel.
L’Église nous offre l’enseignement du Christ pour orienter notre chemin, pour nous corriger et pour développer notre vie spirituelle, et elle nous transmet la grâce nécessaire pour rendre efficace notre effort et pour obtenir ce que nos forces n’arrivent pas à atteindre.
Hier et aujourd’hui, dans nos conversations avec le clergé, les religieux et les religieuses du Diocèse, on s’est posé des questions sur la spécificité de l’évangélisation catholique, capable d’enraciner les chrétiens dans la foi afin qu’ils ne sentent pas le besoin d’aller chercher des prédicateurs de miracles, semblables à la magie. Et bien, nous prêchons le Christ qui est mort par amour pour nous. Donc, nous ne devons pas oublier l’importance de la contemplation de la croix. C’est en regardant la croix que nous nous rendons compte de combien le Seigneur nous aime ; et c’est seulement en face de la croix que nous devenons capables d’offrir notre vie à un Dieu qui a su mourir pour nous.
Notre évangélisation commence par le message d’amour du Seigneur sur la croix, parce qu’elle doit se concentrer plus sur le Seigneur que sur les choses qu’Il peut nous donner. De cette manière, nous pourrons lui dire : « Ce qui me pousse, mon Dieu, à t’aimer, ce n’est pas le ciel que tu m’as promis, ni me pousse l’enfer tant redouté, à cesser pour cela de t’offenser. Mais la raison c’est toi, Seigneur, c’est te voir cloué sur une croix et par tous bafoué, c’est de voir ton corps tant blessé, c’est les affronts subis et puis ta mort. Ce qui me pousse en vrai, c’est ton amour, de telle façon que même sans ciel je t’aimerai, et même sans enfer je te craindrai. Tu ne me dois rien parce que je t’aime, car même si ce que j’espère, je ne l’atteignais pas, autant que je t’aime je t’aimerai. »
Le Pape Saint Jean XXIII, quand il était près de sa mort, a dit à son secrétaire, qui était un jeune prêtre : « Mais tu es en train de pleurer comme un enfant !». En effet, la mort est le passage vers le paradis pour ceux qui ont su mourir à eux-mêmes, pour ceux qui ont su salir sur leur propre croix. Et ajouta : « Appelle le Secrétaire d’État pour les toutes dernières questions, appelle aussi un prêtre pour m’administrer l’Onction des malades et après appelle mon confesseur. Ce n’est pas que j’ai autant besoin de la Confession maintenant mais je suis prêt : j’ai conservé la foi, je n’ai jamais trahi, je n’ai pas manqué à la chasteté et je pense avoir traité tous avec charité, même s’il peut avoir quelques-uns que je n’ai pas pu contenter tu iras vers eux pour leur demander pardon en mon nom ». Il meurt dans la sérénité de lui avoir tout donné, d’avoir imité le Seigneur, d’être monté sur sa croix.
Dans l’Église, nous devenons capables d’offrir notre vie entière à Dieu, comme pour lui dire : « Seigneur je t’offre mes pensées pour qu’elles soient dirigées vers toi, mes mots pour qu’ils parlent de toi, mes œuvres pour qu’elles soient les tiennes, mes contrariétés pour qu’elles soient vécues pour toi. »
Loué soit Jésus-Christ !