Le père Prudence Yawo, vicaire à la Paroisse Immaculée Conception de Tsihinu (Kpalimé), nous introduit à la méditation avec les textes du dimanche de la solennité du Saint Sacrement.
……………………………………………………………………………………………………………………………………
Deutéronome 8, 1–3, 14–16 / Psaume 147, 12–15, 19–20 / 1Corinthiens 10, 16–17 / Jean 6, 51–58
« L’Eucharistie (Messe), est l’expression la plus forte de notre union à Dieu dans le Christ ».
Bien chers frères et sœurs,
La célébration de la Sainte Trinité nous a appris, dimanche dernier, que la vie en Dieu consiste en l’amour qui se communique, entre les créatures, et entre ces derniers et le Créateur. Aujourd’hui, nous célébrons le « Très Saint Sacrement » qui est « la sève » qui nourrit en nous cette vie divine, même étant sur la terre ; raison pour laquelle on peut la nommer « Communion ».
1- La Manne dans le désert du Sinaï.
La Manne, nourriture qui a préservé la vie du peuple de Dieu en proie à la faim au désert, est une préfiguration du Très Saint Sacrement de l’Autel. Le peuple de Dieu a, en réalité, passé l’épreuve de la faim au désert, et n’a jamais manqué l’aide de Dieu (Dt 8, 2). Ce pain a été pour eux la nourriture salutaire dans le désert du Sinaï. Cependant, ce n’était pas le pain dont les hommes ont continuellement faim (Dt 8, 3). Il n’est que son signe. Le pain dont l’homme a toujours faim, c’est le verbe qui sort de la bouche de Dieu, qui a pris chair et qui donne la vie éternelle. C’est par lui que Dieu dirige spécialement le peuple de ceux qu’il a choisi. Voilà pourquoi nous ne devons jamais nous en séparer.
2- Le Saint Sacrement dans le désert de la vie.
Jésus est le pain de vie car son Corps et son Sang introduisent en nous la vie divine et nous unit à la communion trinitaire. Par lui, la vie éternelle commence pour nous dans le désert de notre monde déchiré. Chair et Sang en culture hébraïque désigne l’homme entier dans sa condition mortelle, voilà pourquoi il n’y a communion que si elle se fait sous les deux espèces, surtout par le célébrant. Alors, Jésus veut que nous fassions nôtre, les siens qui sont glorifiés, afin qu’il puisse nous communiquer sa divinité, et son immortalité. L’Eucharistie (Messe), est l’expression la plus forte de notre union à Dieu dans le Christ (Jn 6, 54-46). Le Christ nous y transforme et nous unit à sa vie. C’est pour cette raison que le chrétien doit éviter de se passer de ce moment spécial. Si seulement ceux qui communient avaient vraiment conscience de la valeur de l’Eucharistie, nous éviterions au maximum, les clivages dans nos communautés.
3- C’est la communion de vie éternelle.
Ce pain que nous rompons à la table du Seigneur est pour chacun, la rencontre avec le ressuscité qui fait ainsi de nous, un seul corps (1Co 10, 17), son corps glorieux vivant la communion divine. Cela ne signifie pas que nous nous sentons plus unis ; mais que le ressuscité même nous unis tous en Lui et peut par-là, agir au sein de son peuple avec des forces nouvelles. Le Corps désigne l’Unité ; et le Sang, la vie née du sacrifice. Cette nourriture fait de nous un seul corps par participation à la vie de la Sainte Trinité. En communiant au Corps et au Sang du Christ, nous accueillons en nous, cette communion éternelle des trois personnes divines. Voilà pourquoi nous ne devons pas nous laisser séparer de lui, ni dans l’adoration, ni dans la communion.
Prions : Donne-nous Seigneur la grâce de consolider l’unité de ton Corps glorieux, en communiant toujours au Très Saint Sacrement du Corps et Sang de Ton Fils, et de ne jamais nous en séparer. Alors, la vie éternelle que nous espérons commencera pour nous dès ici-bas. Amen !
