HOMELIE DE MGR BENOIT ALOWONOU A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DES VŒUX PERPETUELS DES SŒURS NOTRE DAME DE NAZARETH A NOTSE LE 21 NOVEMBRE 2024

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« Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

Frères et Sœurs en Christ,

Et spécialement vous, Sœurs : Aimée-Philomène, Anicette, Anne, Elisabeth-Marie et Yvette,

Le Seigneur vous accueille devant son autel et en présence de vos consœurs de la famille religieuse des Sœurs de Notre Dame de Nazareth, en présence de vos familles et vos amis, pour ce beau jour, ce jour de grâce, où dans la joie, vous venez vous engager et vous consacrer pour toute votre vie au Seigneur.

Je voudrais commencer ma méditation par une petite histoire, l’histoire d’une jeune fille d’à peine 10 ans qui voulait être religieuse. Cette jeune fille ne s’est pas confiée à ses parents, elle ne leur a jamais parlé de son désir, mais ceux-ci avaient quand même remarqué et compris ce qui se préparait dans le cœur de leur enfant.

Un jour, la jeune fille se décide enfin à leur parler, à demander à ses parents: « Papa, maman, devinez ce que je veux être plus tard ». Son père lui répond : « bien sûr, ma fille, il y a longtemps que ta mère et moi, l’avons compris : tu veux être religieuse, n’est-ce pas ?». Mais, contre toute attente, leur fille leur répond : « Non ! Je veux être sainte ». 

À bon, être sainte !

Oui, répond-elle, je veux être sainte,  Car être sainte, c’est plus qu’être religieuse, n’est-ce pas ? ».

A cette réponse qui est en même temps une question, les parents sont restés silencieux. L’histoire ne nous dit pas ce qu’ils ont pensé de leur enfant. Peut-être ont-ils pensé que leur fille avait perdu la tête ou bien qu’elle était bien prétentieuse ou au contraire, ont-ils vu en elle une révélation extraordinaire ? Nous n’en savons rien.

Chères Sœurs, Aimée-Philomène, Anicette, Anne, Elisabeth-Marie et Yvette,

Aujourd’hui, cette question vous est posée à vous, qui êtes venues ce matin, prononcer vos vœux solennels, vos vœux perpétuels.

Et vous ? Que dites-vous ? Être sainte, c’est plus que, être religieuse, n’est-ce pas ?

Pourquoi cette question ? Cette question vous est posée car elle nous renvoie au rapport entre la vie consacrée et la sainteté.

D’abord la vie consacrée, qu’est-ce que c’est ?

La vie consacrée c’est la réponse à un appel, un appel à une intimité singulière avec Dieu. Et l’Eglise, à travers les Ordres religieux et les règles de vie que ceux-ci proposent, offre aux consacrés les moyens de réaliser cette intimité dans laquelle rien n’est préféré à Dieu.

Pourquoi cette intimité, cette union avec Dieu ? Elle est un témoignage, le témoignage de la grâce de Dieu dans la faiblesse humaine. La vie consacrée rend visibles les merveilles que Dieu opère dans la faiblesse des personnes qu’il appelle.

Et la sainteté, que signifie-t-elle ? La sainteté c’est le but pour lequel Dieu nous a créés, c’est la vocation véritable de tout homme et de toute femme crée à l’image de Dieu. A tous, Dieu dit « Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint ». La sainteté est la vocation de tous les hommes alors qu’être religieux ou religieuse n’est pas la vocation de tous

Comment y parvient-on ?

Les saints, c’est-à-dire des hommes et des femmes, ont répondu à cette vocation, dans la vie Religieuse, dans le mariage et dans les appels les plus divers au service de Dieu et des hommes. A la suite du Christ et à l’école de la Vierge Marie, ils ont compris que  « La sainteté, ce n’est pas une vertu, ce n’est pas l’ensemble de  toutes les vertus. La sainteté, ce n’est pas des qualités, même  les plus éminentes, ce n’est pas des sacrifices, ce n’est même pas la perfection. La sainteté c’est une personne, la sainteté c’est Dieu. La sainteté dit Dieu, c’est Moi, c’est Dieu, en toi, Dieu en nous».

Frères et Sœurs,

Chers parents,

Chers amis,

Et vous chères Sœurs Jubilaires, Agnès, Epiphane, Jeanne d’arc, Marie-Immaculée et Véronique-Thérèse

Et vous spécialement vous Sœurs Aimée-Philomène, Anicette, Anne, Elisabeth-Marie et Yvette,

La fête  que l’Eglise célèbre ce jour, 21 novembre est la fête de la Présentation de la Vierge Marie. C’est ce jour que vous avez choisi pour prononcer, pour toute votre vie, les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, et l’engagement de tout quitter pour suivre le Christ et de le servir comme votre unique bien, le bien qui dépasse tout ce que le cœur d’une fille ou d’une femme peut désirer dans ce monde.

En choisissant cette date, vous avez voulu prendre pour modèle de vie, celle que nous fêtons, la Vierge Marie.

La fête de ce jour nous vient de la tradition, de ce que nous appelons les évangiles apocryphes. Cette tradition rapporte que Marie, dès son plus jeune âge a été présentée au Seigneur par ses parents, Anne et Joachim.

Cet évènement n’a pas été confirmé par les Ecritures, mais si l’Eglise le retient, c’est pour nous dire le sens spirituel, pour nous,  chrétiens, filles et fils, à qui Jésus a confié sa Mère.

Quel est ce sens ?

La Présentation de Marie au temple, c’est une façon de nous rappeler, que depuis notre naissance et jusqu’à notre départ de ce monde, nous appartenons au Seigneur et c’est à lui que nous devons consacrer notre vie, car « Il nous a faits et nous sommes à lui », rappelle le Psalmiste.

Les lectures de ce jour vont encore plus loin. Elles nous rapportent l’action de grâce de la Vierge Marie, elle, la Toute Consacrée au Seigneur : « Mon âme exalte le Seigneur et mon Esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur ».

Marie se réjouit pour les grandes choses que le Seigneur a accomplies en elle et pour elle. Elle se réjouit car Dieu s’est penchée sur elle, l’humble servante, et elle proclame : « désormais toutes les générations me diront bienheureuse ».

Marie se réjouit, non pas parce que Dieu lui a donné un trésor, un héritage, un bien, un titre, ou toutes ces choses que le monde désire. Non, elle se réjouit car Dieu l’a choisie entre toutes les femmes, malgré sa petitesse, pour être la Mère de son Fils, pour être la Mère de Dieu, pour être sa Mère.

A l’école de la Vierge Marie, vous êtes appelées, nous sommes appelés, nous aussi à nous réjouir de la grâce de Dieu qui nous appelle et qui réalise en nous ce qui est impossible aux hommes.

A l’école de Marie, nous apprenons à être d’abord des disciples. La grandeur de Marie, c’est sa foi et la reconnaissance de sa totale disponibilité à la volonté de Dieu : oui, « Il s’est penché sur son humble servante, désormais, toutes les générations me diront bienheureuses ».

Les saints, les bienheureux, ce sont les pauvres de Dieu, ceux qui, un jour, ont dit: « Seigneur, voici ma vie. Tu me l’as donnée, je te la donne, pour ton service et pour ta gloire. Ma vie  n’est rien sans ta grâce ».

Frères et Sœurs,

Chères Sœurs professes de ce jour,

Vous avez répondu à l’appel à consacrer votre vie au Seigneur dans la famille des Sœurs de Notre Dame de Nazareth. Et le Seigneur a pour vous un appel plus grand encore. Il vous appelle à être saintes.

Croyez-vous cela ? Ou bien, vous, vous dites, c’est impossible, c’est au- dessus de vos forces ?

Au-dessus de vos forces, c’est vrai, car Dieu seul est saint. Mais, impossible, c’est non. Car rien n’est impossible à Dieu. Rien ne vous sera impossible si c’est vraiment au Seigneur que vous confiez le soin de réaliser en vous et pour vous selon ce projet merveilleux.

Tout à l’heure, je vous posais une question, et je reviens vous la poser encore : Être sainte, c’est plus qu’être religieuse, n’est- ce pas ?

Si vous répondez oui, à cette question, alors sachez que la sainteté, c’est ce que vous êtes venue chercher ici, avec la grâce de Dieu. Vous la trouverez dans vos tâches les plus modestes, dans votre service le plus simple. Être religieuse, c’est votre engagement, mais être saint, c’est l’affaire de Dieu qui a juste besoin d’un petit mot, un mot tout simple : OUI ; FIAT.

La sainteté, c’est dire oui, rien que oui à Dieu.

Certains jours, ce Oui vous sera difficile à dire. D’autres jours, ce Oui vous sera incompréhensible. Souvent, ce Oui sera lent à venir.

Mais souvenez-vous toujours de votre engagement de ce jour. C’est l’engagement à dire Oui au Seigneur dans les vœux que vous allez prononcer.

Vous portez déjà ce Oui, ce FIAT sur vous, à votre cou, sur votre poitrine, sur votre cœur, comme un rappel de chaque instant.

Dire Oui, c’est le chemin que la Vierge Marie a suivi. Et c’est par ce chemin qu’elle a précédé tous les saints et les bienheureux.

A la suite de la Vierge Marie, Notre Dame du Oui, Soyez des sœurs du OUI !

Que la Vierge Marie, Notre Dame du Oui, celle qui s’est entièrement consacrée au Seigneur, vous enseigne à accepter avec joie la volonté de Dieu, à l’embrasser et à ne pas vouloir une autre volonté pour votre vie.

Amen !

HOMELIE DU 34ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B – SOLENNITE DU CHRIST ROI DE L’UNIVERS – RP YAWO PRUDENCE
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