HOMELIE DE MGR BENOIT ALOWONOU, EVEQUE DE KPALIME LE JOUR DE NOËL 2024 A LA CATHEDRALE SAINT ESPRIT DE KPALIME

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Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.

Frères et Sœurs en Christ,

Dans la nuit, nous avons écouté le message des anges annonçant la naissance du Sauveur à Bethléem, et, comme les bergers, nous avons vu l’Enfant-Dieu, né de la Vierge Marie, couché dans une mangeoire.

Ce matin, jour de Noël, les lectures que présente l’Eglise à notre méditation nous plongent dans une autre ambiance. Nous sommes invités à contempler l’Enfant-Dieu dans le mystère de son Incarnation. Il n’y a plus d’étable, ni de bergers. C’est Jean, l’Evangéliste qui nous présente le mystère de l’Incarnation, le mystère que Charles Péguy a appelé « la plus grande histoire de la terre, la plus grande histoire du monde, la seule grande histoire de jamais ».

Cette histoire est celle de Dieu fait homme ! Saint Jean nous dit : « au commencement était le Verbe, le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ».

En même temps que nous sommes invités à accueillir l’Enfant qui nous est donné, nous sommes invités aussi à méditer ce que Noël signifie pour nous.

Frères et sœurs

Que signifie Noël, la naissance du Christ Sauveur pour nous, pour chacun de nous ?

Avant de répondre à cette question, il nous faut dire que personne n’a choisi de naître, personne n’a choisi de venir dans ce monde. Et parfois, lorsque des difficultés de la vie nous entourent de toutes parts, nous osons dire : pourquoi suis-je né ? Pourquoi suis-je venu dans ce monde ? Pourquoi suis-je né dans cette famille ? Pourquoi j’ai telle tante ? Tel Oncle ? Si nous disons cela, c’est parce que la vie sur cette terre peut nous sembler absurde, imposée et non pas choisie, un saut dans l’inconnu et sans boussole, ni parachute, ni protection.

Mais le Verbe s’est fait chair ! Jésus, pour nous, a choisi de naître. Dans le Credo, nous le proclamons et nous nous inclinons devant ce mystère, cette grande histoire de jamais: « pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel, il prit chair de la Vierge Marie et s’est fait homme ». Tout à l’heure nous allons nous mettre encore à genoux en proclamant ce mystère.

Dieu a pris notre chair pour assumer pleinement notre existence avec nous. Saint Jean nous dit que ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Eux qui ne sont pas nés de la chair, ni d’un vouloir humain. Ils sont nés de Dieu.

La venue du Sauveur, le Christ, le Seigneur dans l’Enfant né de la Vierge Marie, donne un sens à notre vie, un sens de plénitude. Sa venue dans notre histoire transfigure nos vies, nos tourments, et nos pourquoi. Sa venue change nos vies si incertaines, en une aventure où surgit sa gloire, la gloire qu’il tient du Père comme Fils unique. Son Incarnation fait de lui, notre Frère aîné, le frère aîné d’une multitude de frères : ceux qui l’ont reçu.

Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.

Mais s’il est venu pour le salut de tous les hommes, tous les hommes ne l’ont pas reçu. Il est venu comme la lumière qui éclaire tout homme, mais les hommes ont préféré, et préfèrent encore les ténèbres. Un Franciscain du XVIIe siècle,  du nom de Angelus Silesius, disait : « Le Christ pourrait naître mille fois à Bethléem, si le Christ ne naît pas en toi, c’est en vain qu’il est né ». Il faut que Dieu naisse en toi, qu’il naisse en moi.

Le prophète Malachie avait annoncé sa venue comme un jour redoutable, redoutable pour ceux qui l’auront ignoré, et jour de grande joie pour ceux qui l’auront reçu. Écoutons le prophète Malachie « Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme la fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l’impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, – dit le Seigneur de l’univers –, il ne leur laissera ni racine ni branche. Mais pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera. Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. » (Malachie 3, 19-23).

Les lectures du temps de l’Avent nous ont parlé de ce nouvel Elie, le Précurseur Jean le Baptiste, venu rendre témoignage à la Lumière.

Aujourd’hui, l’Eglise, en fêtant l’Incarnation, en fêtant Noël rend, elle aussi, témoignage à la Lumière et  nous invite à voir dans l’Enfant qui nous est né, « la Vie de Dieu qui s’est manifestée » (1 Jn 1, 2). Comme l’a dit le Pape saint Jean-Paul II, dans le mystère de cette naissance, s’accomplit la rencontre de Dieu avec l’homme et commence le chemin du Fils de Dieu sur la terre, chemin qui culminera dans le don de sa vie sur la Croix, et par sa victoire sur la mort, il deviendra pour l’humanité entière, principe de vie nouvelle ». (Encyclique Evangelium vitae, Mars 1995).

Frères et sœurs,

Il me reste à répondre à la question que je me posais plus haut : que signifie Noël dans nos vies ?

La réponse est dans une petite histoire que je veux vous raconter pour terminer :

C’est l’histoire d’un moine, nommé Epiphane, qui était aussi un grand peintre d’icônes. Il voulait peindre le visage de Jésus, mais cherchait en vain un modèle. Un soir, il s’endormit, découragé, en répétant : « Je cherche, Seigneur, ton visage. Montre-moi ton visage ». Un ange lui apparut et fit défiler devant lui plusieurs visages connus et inconnus et il dit : regarde ce visage de bébé, il y a quelque chose du visage de l’Enfant de Bethléem ; sur ce visage d’adolescent, il y a le Jésus de Nazareth. Ce visage de ton ami malade, c’est Jésus souffrant. Et ce visage de la jeune mariée, tu peux voir Jésus amour. Et ce visage de prédicateur, c’est Jésus du sermon sur la montagne etc…et les visages ont défilé toute la nuit. Au réveil, notre peintre a compris que Jésus a, tour à tour, le visage de tous ceux qu’il rencontre, ceux que Jésus lui-même a appelés ses frères et sœurs. « Chaque fois que vous l’avez fait à ceux-ci, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40).

Noël signifie que désormais, Dieu fait homme, a le visage de tout homme, de chaque homme. Il a le visage de nos joies et de nos peines. Il a ton visage, et il a le mien, afin qu’en lui, chacun trouve des raisons de vivre, et de vivre une vie abondante. Dieu en Jésus, a le visage de tout homme pour nous apprendre à l’aimer en tous et en chacun.

Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi, nous fils et filles de la terre ?

Qui donc est Dieu que nul ne peut aimer s’il n’aime l’homme ? Qui donc est Dieu qu’on peut si fort blesser en blessant l’homme ?

C’est le mystère de l’Incarnation. Le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. Nous avons vu sa gloire. Amen.  Joyeux Noël !

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