Homélie du 1er Dimanche de Carême, Année A / RP Prudence YAWO
Gn 2 7–9; 3 1–7 / Ps 51 3–6, 12–14, 17 / Rm 5 12–19 / Mat 4 1–11
« Jésus nous réaffirme la nécessité de Dieu dans nos choix de vie, pour diriger nos vies vers Lui, notre bonheur éternel ».
Chers frères et sœurs,
Le Mercredi passé, le rite des cendres qui nous fait entrer en carême nous invitait à la conversion, qui consiste à saisir l’instant présent pour reconstruire notre intimité, notre relation avec Dieu. La liturgie de ce premier dimanche de carême nous présente Jésus comme le Nouvel Adam qui vient restaurer en nous la vie divine perdue, en résistant au tentateur, contrairement à l’ancien.
1- En Adam, nous avions perdu la vie de Dieu.
Le premier Adam, comme nous venons de l’entendre dans la première lecture, a perdu le chemin de la vie en cédant à la tentation, et nous en lui. C’est ainsi que le premier parent a introduit le péché dans le monde. Ce péché qui est la racine de tous les mots aujourd’hui, c’est l’orgueil et la volonté de maintenir Dieu hors de notre vie et d’agir de façon à prendre sa place (Gn 3,5). Adam a désobéi en succombant au péché qui a dégradé sa relation à Dieu ; Il y a besoin donc, que cette relation soit restaurée en Christ le nouvel Adam.
2- Jésus a restauré notre dignité d’enfant de Dieu.
Le Christ est celui qui vient redonner vie à l’humanité portant Adam. C’est lui qui, par sa résistance au même tentateur et dans les mêmes tentations jusqu’à la mort, a remis l’homme sur le chemin de la Vie. Jésus a représenté l’humanité en Adam pour résister à la tentation, et en Israël par la remise radicale de sa vie entre les mains de Dieu alors que le peuple, lui, refusait systématiquement d’être conduit par Lui (Mt 4, 4.7.10). Il a résisté à l’orgueil, à la cupidité, à l’attachement à l’argent et au goût des grandeurs. C’est ainsi que nous reconnaissons en Lui, le Nouvel Adam qui vient renouveler en nous l’ancien Adam (humain en hébreux), pour que nous retrouvions l’humanité de Dieu perdu à l’origine.
3- Le Nouvel Adam s’est incorporé à nous pour nous relever.
Saint Paul emploie donc cette reconnaissance pour nous donner une certitude : Tout comme la désobéissance d’Adam nous a introduit dans le péché, ainsi Jésus a surgit par son obéissance, et s’est incorporé à cette humanité déchue, pour la remonter de l’abime du péché et de la mort, vers le bien et la vie. En résistant aux trois types de tentations (désir de la chair, désir possession et celle de se soustraire à la volonté de Dieu), Il les a revécus et pour cette fois ci, les a vaincus afin de restaurer l’humanité dans sa dignité de créature de Dieu. L’apôtre nous conseille donc que pour remonter de nos chutes et de nos ténèbres, le nouvel Adam, le Christ est la voie, l’exemple, la lumière quand nous le laissons vivre et agir en nous. Jésus nous réaffirme la nécessité de Dieu dans nos choix de vie, pour diriger nos vies vers Lui, notre bonheur éternel.
Prions : Aide-nous Seigneur à travers cette Eucharistie, à laisser le Christ vaincre en nous les tentations de la chair, de l’avidité et du refus de soumission à Dieu, tout au long de ce carême, afin que nous retrouvions par le nouvel Adam, la parfaite humanité originelle perdue par la prévarication de notre premier père et par notre propre péché. Amen !