Actes 2 14, 22–33 / Psaume 16 1–2, 5, 7–11 / 1Pierre 1 17–21 / Luc 24 13–35
« L’ouverture à notre frère qui est à côté, l’hospitalité, est nécessaire pour la consolidation de notre foi »
Chers frères et sœurs,
Dimanche dernier, celui de la miséricorde divine, nous avons appris que, le ressuscité nous renouvelle en nous investissant de sa propre mission, celle de faire miséricorde. Par la liturgie de ce jour, nous comprenons qu’il rejoint chaque homme et chaque femme au cœur de ses préoccupations, et devient la clé d’interprétation des Écritures, qui nous appelle à la crainte de Dieu pour nous introduire dans sa gloire.
1- Jésus nous rejoint désormais sur nos chemins.
Le doute de ces deux disciples signifie que la connaissance doctrinale ou le catéchisme seuls ne suffit pas pour avoir la foi. L’ouverture à notre frère qui est à côté, l’hospitalité (Lc 24,29) est nécessaire pour la consolidation de notre foi. Le Christ rencontre deux hommes, mais on ne nous donne qu’un seul nom qui suggère que l’autre homme représentait tous les disciples du Christ qui doutent. C’est dans la foi que nous pouvons rencontrer Jésus ressuscité qui y est présent pour éveiller notre espérance. Mais Il ne peut être rencontré que dans la relecture assidue de la parole de Dieu (Lc 24,27), dans le « signe du frère » invité et servi, et dans le « signe du pain » rompu. Enfin, la foi personnelle s’authentifie dans la « communauté-Eglise » réunie dans la salle haute (Lc 24,33-35). La rencontre des deux avec Jésus est authentifiée par la rencontre officielle avec la communauté.
2- Jésus est la clé d’interprétation des Ecritures.
En citant dans sa proclamation, le prophète Joël (Ac 2,17-18), les autres prophètes et les psaumes, Pierre montre que les Ecritures s’accomplissent en Jésus Christ et dans l’Eglise naissante. Voilà pourquoi, à travers le souffle du Christ ressuscité, le Père communique son Esprit à tous les hommes pour faire d’eux, ses prophètes et ses témoins. C’est le ressuscité qui a inauguré le jour du Seigneur, annoncé par saint Matthieu (cf. Mt 24,17-22). Mais ici, son baptême n’est plus celui de la conversion, mais plutôt celui qui nous plonge dans la mort du Christ pour nous faire renaître à une Vie nouvelle, la vie éternelle. Le témoin du Christ est le témoin de la résurrection, qui a mangé et bu avec Lui après sa résurrection d’entre les morts. L’espérance chrétienne est marquée par les rencontres avec le ressuscité. C’est lui, le Christ, qui dans les Ecritures, nous rejoint dans nos soucis quotidiens, pour se dévoiler à nous dans l’Eucharistie, et nous relever.
3- Nous devons donc vivre dans la crainte de Dieu.
Saint Pierre nous rappelle dans l’extrait de sa première lettre, l’énorme rançon que le Christ a payée pour nous en son propre sang. C’est dans sa passion que nous avons été baptisés avec la conséquence de notre délivrance du péché. Céder aux vices du monde signifierait retourner à l’esclavage dont le Christ nous a délivrés par son sang. Ceci veut dire que le pouvoir, l’argent, les maisons et toute sorte de biens ne doivent en aucun cas, nous amener à mépriser nos frères, mais à partager avec eux. La crainte de Dieu consiste à mettre notre prochain à l’aise, en évitant de s’accaparer les biens communs, comme c’est le cas aujourd’hui dans nos communautés et pays. Il faut respecter la liberté de son prochain, afin de ne pas mépriser le sang que l’Agneau sans tâche a versé pour nous la gagner.
Daigne l’Eucharistie de ce jour nous donner la grâce, de relire toujours notre vie au moyen des Saintes Ecritures, afin de rencontrer le Christ ressuscité qui nous libère de nos doutes pour faire de nous, ses témoins qui communiquons sa liberté et sa charité autour de nous. Ainsi, nous pourrons construire des ici-bas, le Royaume d’équité de justice, d’amour et de paix. Amen !