« Il n’y a pas de plus quand amour que de donner sa vie pour ses amis. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. »
Frères et Sœurs en Christ,
Vous tous que la grâce du Seigneur a appelés pour la célébration liturgique de ce jour,
Auditeurs et auditrices de Radio Maria,
Tous très chers au Cœur du Souverain Grand Prêtre Éternel le Christ,
Nous venons d’écouter dans l’évangile de cette messe d’ordination, Jésus qui fait à ses disciples: « une déclaration d’amour. » Il leur dit: « je vous aime. » Plus loin dans le même texte évangélique, il dit, toujours à ses disciples, « Je ne vous appelle plus serviteurs, maintenant vous êtes mes amis; j’appelle chacun de vous: mon ami. »
Cher acolyte Thibaut-Marie de l’archidiocèse de Lomé et membre de la Communauté d’Emmanuel, et Chers diacres: Rodrigue, François, Marcelin, Thomas, Emmanuel et Jean-Claude du diocèse de Kpalimé,
Vous vous présentez devant l’autel du Seigneur ce matin, pour recevoir l’imposition des mains et l’onction sacerdotale qui vous fera entrer dans la lignée des serviteurs dont le Christ, le Souverain prêtre, a besoin pour qu’ils collaborent avec les évêques. Par ce choix qu’il fait de chacun de vous en particulier, le Christ veut que l’œuvre du Salut soit l’œuvre de chaque instant de son Église, et que le Sacrifice qui sauve le monde, soit accompli chaque jour, jusqu’à la fin des temps.
Pour vous préparer à ce jour, vous vous êtes retirés pendant une semaine, dans la prière et la méditation. Vous vous êtes retirés pour méditer un thème important pour notre Église d’aujourd’hui et pour l’Eglise de toujours, un thème important pour les prêtres, aujourd’hui: ce thème était « L’amitié » et plus précisément: « le prêtre: un ami de Jésus. » oui, un ami qui a le grand privilège de connaître tout ce que Jésus a reçu de son Père. « Vous êtes mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. »
Le prêtre est donc un homme de confiance, un confident de Jésus, un familier très proche de Jésus, celui qui a entendu Jésus lui dire: « tout ce que j’ai reçu de mon Père, je te l’ai fait connaître.» Qu’il est beau, qu’il est extraordinaire d’entendre ces mots de l’ami fidèle qu’est Jésus Christ! Les vrais amis sont rares aujourd’hui, dit-on. Je suis ton ami, Oui l’ami fidèle.
Nous connaissons tous les paroles de ce cantique: « Quel ami fidèle et tendre nous avons en Jésus-Christ. Toujours prêt à nous entendre, à répondre à notre cri ! Il connaît nos défaillances, nos chutes de chaque jour. Il est riche en son amour. »
Mais posons-nous la question suivante:
Qu’est-ce que Jésus a donc reçu de son Père et quel est ce don qu’il confie à son tour au prêtre, son ami?
Ce don est multiple, il est divers et il est abondant et sacré. Il est une abondance de bénédictions pour la mission confiée au prêtre, la mission sacrée d’agir au nom du Christ, de pardonner, de sanctifier, de lier et de délier au nom de la Sainte Trinité.
C’est aussi le don, l’extraordinaire don fait au prêtre d’inviter Jésus à venir sur l’autel au milieu des hommes pour être notre nourriture, le pain de vie.
Le 13 avril 2006, le pape Benoît XVI, disait à la messe chrismale: (je cite) « dans cette parole « Je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » on pourrait même voir déjà l’institution du sacerdoce. Le Seigneur fait de nous ses amis: il nous confie tout; il nous confie sa personne, afin que nous puissions parler en son nom – in persona Christi capitis. Quelle confiance! Il s’est véritablement remis entre nos mains. » Fin de citation
Chers Frères candidats au sacerdoce ministériel,
Et chers Pères,
Notons cependant que l’amitié du Christ n’est pas pour le prêtre uniquement, ni exclusivement pour lui. Ce n’est pas seulement aux prêtres que Jésus a donné tout ce qu’il a reçu de son Père car tous: hommes, femmes, enfants, vieillards, tout homme a reçu de la part du Seigneur des grâces et des bénédictions que Jésus, le divin fils a reçu du Père. À tout homme et à chacun la grâce est donnée selon la mesure du don fait par le Christ. (Ephésiens 4,7)
Mais si l’amitié du Christ est pour tous les hommes, elle l’est pour le prêtre en particulier, elle l’est pour le prêtre d’une manière particulière.
Pourquoi cela?
Parce que la mission qui est confiée au prêtre par le Christ, est une mission qu’il confie à un ami choisi du milieu de ses amis pour une tâche en faveur du peuple chrétien. Ainsi, nous pouvons dire que le prêtre est choisi deux fois comme ami, une première fois comme ami parmi les amis du Christ, et une seconde fois comme le continuateur de son œuvre de salut pour la multitude des hommes la multitude de ses amis.
Frères et Sœurs,
Aujourd’hui, jour de l’ordination, cette parole du Christ » tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître « , cette parole prend un autre sens. Il s’agit d’une mission d’intendance, une mission de gardien de la mémoire du Seigneur au milieu de son peuple.
Nous pouvons trouver une aide précieuse, pour saisir ce sens, dans l’enseignement de l’Apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe. Écoutons l’Apôtre nous dire ce qu’il a reçu. Il a reçu deux missions:
Premièrement: La mission de faire mémoire du Christ dans l’eucharistie, et ensuite la mission de faire mémoire de sa résurrection ou le kérygme.
À propos de l’eucharistie Saint Paul déclare: « Pour moi, en effet, j’ai reçu du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai transmis: le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit: « Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi…jusqu’à mon retour » (1Co 11, 23-24).
Jusqu’à mon retour. Cette précision jusqu’à mon retour est au centre de l’amitié qui unit le prêtre ministre de l’eucharistie et Jésus le prêtre éternel. Jésus veut que le mystère de la Rédemption c’est à dire le sacrifice de la messe, le seul sacrifice qui plaît à son Père et qui sauve le monde soit toujours et partout célébrer sans interruption. C’est ce mystère de présence permanente et sans interruption que Monseigneur Barrigah Nicodème, de regretté mémoire avait exprimé dans un de ses morceaux « Une messe s’achève et une autre commence dans le monde. La messe de l’amour. Allons crier la nouvelle; allons porter l’Evangile, allons semer l’Espérance. »
C’est à travers le ministère du prêtre que s’accomplît sur la terre ce testament de Jésus: jusqu’à mon retour.
La deuxième chose que l’apôtre Paul a reçu et transmise, c’est le message qui est le fondement même de notre foi, de notre être de chrétien et de prêtre: le Kérygme : la résurrection du Christ. Écoutons encore l’apôtre: « Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures » ( 1cor 15,3)
Voilà notre mission, voilà votre mission de diacre et de prêtres : la mission de transmettre ce que vous avez reçu, sans rien ajouter, sans rien enlever. Recevoir garder et transmettre fidèlement.
Chers Bientôt diacre et Bientôt prêtres
Comment pouvez-vous transmettre fidèlement ce que vous avez reçu ?
D’abord en étant convaincu de l’amitié de Jésus et en demeurant dans son amitié.
Si vous n’êtes pas convaincus, vous ne pouvez pas convaincre. Aujourd’hui, dit le saint Pape Paul VI, dans son exhortation sur l’évangélisation. « Aujourd’hui malgré d’innombrables signes de refus de Dieu, le monde cherche Dieu et il le cherche toujours. Pour cela, le monde réclame des prêtres, des diacres, des évangélisateurs qui lui parlent d’un Dieu qu’ils connaissent et fréquentent comme un ami parle de son ami. »
Chers candidats au sacerdoce ministériel,
Le Christ vous redit ce matin, » je ne vous appelle pas serviteurs, mais amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ». (Je vais vous le donner)
Le Christ vous choisit aujourd’hui pour vous confier une mission que l’on ne confie qu’à ses amis. Cette mission, c’est de prendre soin de ce qui lui est cher, votre vie de prêtre dans le monde.
Cette mission c’est le salut de son peuple, le peuple qu’il s’est acquis au prix de son sang.
Il ne vous laisserait pas seuls. Il a promis d’être avec vous, si vous demeurez dans son amour, c’est à dire, si vous choisissez tous les jours de rester attachés à lui, comme les branches sont attachées à l’arbre. C’est de la sève de l’arbre que vous serez nourris pour porter du fruit. C’est la sève du Christ, la sève de son amitié, qui sera votre force.
Que la Vierge Marie, Notre Dame de la Confiance et du Lendemain Meilleur vous garde dans l’amitié de son Fils. C’est lui, qui vous appelle aujourd’hui dans son amitié, et c’est lui encore qui au calvaire a dit à son ami, son disciple bien aimé Jean : « voici ta Mère » Que cette Mère vous accompagne depuis l’aube, jusqu’au soir de votre vie à son service.
Amen.
