Très Révérend Père Vicaire Général,
Révérends Pères Concélébrants
Frères et Sœurs de la Vie Consacrée,
Honorables Chefs Traditionnels
Chers Frères et Sœurs en Christ,
Auditeurs et Auditrices de Radio Maria Togo,
Vous tous qui êtes en communion de prière avec nous à travers les différents médias et réseaux sociaux,
Chers téléspectateurs de SMA TV,
Tous Pèlerins et Pèlerines au sanctuaire de la Vierge Marie Notre Dame de la Confiance, Notre Dame du Lendemain Meilleur,
Tous très chers au Cœur de Jésus Sauveur et cœur de la Vierge Marie la Porte du ciel et Reine de la paix,
Vous tous qui êtes venus prier et confier vos joies et vos peines à la Mère que le Christ nous a donnée,
Le Seigneur lui-même vous a devancés en ce lieu pour vous accueillir auprès de sa mère. Il vous accueille et il redit à chacun de vous : voici ta mère !
En vous voyant, comme chaque année, foule immense et priante d’hommes et de femmes, fils et filles de la Vierge Marie, chapelet à la main, bouteilles et gourdes d’eau, et nattes pour bagages, je ne peux m’empêcher d’exprimer ma joie et de me demander : « quelle est cette foule immense d’hommes et de femmes, d’enfants et de personnes âgées ? Quelle est cette foule qui chante et prie. Quelle est cette foule qui s’avance comme une armée rangée en bataille, confiante et joyeuse ? Quelle est donc cette foule ?
À cette question, une voix intérieure me répond: « Cette foule qui s’avance comme une armée rangée en bataille, c’est l’Eglise, Famille de Dieu. Ceux sont les enfants de la Vierge Marie Mère de Dieu, la Mère de la grâce divine, la Mère aimable et admirable. Ils sont appelés par Jésus pour aller à Marie ».
Oui, nous sommes tous appelés par Jésus pour venir à Marie et pour célébrer ensemble l’eucharistie, figure et avant-goût des noces éternelles dans le Royaume des cieux.
Oui, nous sommes venus célébrer l’Eucharistie, et nous sommes ceux que l’Eglise proclame, chaque jour et à chaque messe « heureux d’être les invités au festin des Noces de l’Agneau. »
Dans l’évangile que nous venons de méditer, il est aussi question de noces, les noces de Cana. St Jean nous raconte un mariage, où Jésus et sa mère étaient invités avec les disciples de Jésus. Mais, au milieu du festin, au milieu du repas de mariage, il n-y avait plus de vin, et la fête risquait de prendre fin plus tôt que prévu. On imagine, vous imaginez, l’embarras des mariés et leur honte, si les invités devraient rentrer chez eux dans ces conditions.
C’est alors que la Vierge Marie s’approcha de Jésus et lui dit ; « Ils n’ont pas de vin ». Autrement dit, Marie demande à Jésus : « ne laisse pas la fête s’achever dans la honte, viens au secours de l’époux, pour que les invités puissent boire le vin de la fête jusqu’au bout. »
Frères et Sœurs,
C’est cette prière de Marie à Jésus, que je vous invite à méditer ce matin. C’est la toute première prière de Marie à son Fils, au seuil de sa vie publique et son unique prière que nous rapporte Jean l’Evangéliste.
Ils n’ont pas de vin !
Mais cette prière ne peut avoir de sens que si nous l’écoutons avec les paroles qui l’ont suivie.
Quelle sont ces paroles ? Elles sont au nombre de deux.
D’abord, la réponse de Jésus à la demande de sa mère. Il lui dit: Femme que me veux- tu ? « Mon heure n’est pas encore venue. »
Ensuite, les mots de la mère à ceux qui servaient le repas : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! ».
Mais revenons à la demande de Marie : Ils n’ont pas de vin ».
Que signifie cette demande ? Jésus et Marie sont des invités à ce mariage, pourquoi Marie se préoccupe-t-elle autant de ce manque de vin ?
Avant d’être une demande ou une prière, « ils n’ont pas de vin », est une simple information. Mais, parce que derrière cette information, il y a une tranquille demande, une assurance qu’une solution existe à cette honte qui s’annonce. Cette solution, ce n’est pas une chose, ce n’est pas une boutique ni une cave de vin à côté, c’est Jésus. Et Marie savait que Jésus était la solution.
C’est pour cela que les Pères de l’Eglise ont vu dans cette intervention de Marie dans la vie publique de Jésus, sa collaboration à la mission de son Fils. À Cana, comme à l’Incarnation, nous dit le Pape st Jean Paul II, Marie est celle qui introduit le Sauveur.
En disant à Jésus : « Ils n’ont pas de vin », elle attend de lui, un signe extraordinaire. Jean-Paul II nous dit encore que c’est une parole qui manifeste le courage de la foi de Marie, car jusque-là, rappelle-t-il, Jésus n’avait encore opéré aucun miracle.
Ils n’ont pas de vin !
Par cette demande la Mère du Seigneur, se présente à nous, comme le modèle de foi et de prière dans notre vie à la suite du Christ. Oui, Marie est le modèle du disciple qui prie et aussi la Mère qui guide l’Eglise naissante de son Fils et son Seigneur, dans la prière. Marie est presque l’Eglise priante en personne, dit Benoit XVI qui rappelle que dans le Livre des Actes, c’est encore elle qui se tient au milieu de la communauté des Apôtres, réunis au Cénacle et qui invoquent le Seigneur qui est monté au Père, afin qu’il accomplisse sa promesse du don de l’Esprit Saint (Ac 1, 5).
Marie est le modèle de la foi qui ose. En 2012, lors du 11e Rassemblement International des Équipes Notre Dame à Brasilia, le pape Benoît XVI a invité les Équipes Notre Dame « à oser l’Evangile, à oser la foi »
« Ils n’ont pas de vin »
Pourtant, nous voyons bien que Jésus n’a pas répondu avec empressement à la demande de sa mère. Au contraire, il a semblé lui dire de le laisser faire au moment convenable, il lui demande de le laisser faire lorsque son heure sera venue.
« Femme que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. »
Quelle est donc cette heure qui n’est pas encore venue pour Jésus, lui le Dieu Eternel, le Maître du temps et des siècles? Y-a-t-il une heure où Dieu ne peut pas agir ? Lui qui transcende le temps?
Cette heure qui n’est pas encore venue, nous la trouvons ailleurs aussi dans les Ecritures. Ou bien, c’est Jésus même qui le déclare aux responsables politiques de son temps.
Rappelons-nous : lorsque les frères de Jésus lui demandent d’aller en Judée pour qu’il soit connu des autres et pour que le monde voit ses œuvres, il leur dit: « Pour moi, le moment n’est pas encore venu. Je ne monte pas à cette fête parce que mon heure n’est pas encore venue. » (Jn 7, 8)
Plus loin encore, quand il enseignait dans le temple, les juifs cherchaient à l’arrêter mais ils n’y sont pas parvenus, parce que, dit saint Jean « son heure n’était pas encore venue » (Jean 8 :20).
«Mon heure n’est pas encore venue!»(Jn 2, 4).Tout à l’heure, je me demandais si Dieu, l’Eternel, pouvait être lié par le temps ?
Un témoin de notre temps a répondu ceci : « Quand l’Éternel entre dans le temps, en Jésus-Christ, dit-il, il attend son heure. Il ne réalise pas son œuvre de salut en se soustrayant aux lois du temps. La mission du Christ s’inscrit dans le temps comme dans la chair et le temps de Dieu se coule dans le temps des hommes. (Le Frère Loic-Marie Le Bot, Dominicain).
Autrement dit, Jésus, Dieu parmi nous, a partagé la contrainte que le temps impose à notre condition humaine. Oui, il y a un temps pour toute chose ! Dieu nous apprend à patienter
Frères et Sœurs,
Jésus répond à sa mère : « Femme que me veux-tu, mon heure n’est pas encore venue. »
Même si nous comprenons qu’il y a un temps pour toute chose, cette réponse de Jésus à sa mère peut paraitre bien décourageante. Mais lorsque nous la méditons dans la foi, nous voyons qu’il y a là aussi, un enseignement ; cet enseignement, le voici : la foi a besoin de persévérance, de patience, de la douceur, car la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. (Hébreux 11 :1).
Nous comprenons que par son intervention et malgré le refus apparent de Jésus, Marie précède dans la foi les disciples de Jésus. Elle précède la foi de l’Eglise. Elle fait écho à la parole de Dieu qui nous dit dans le Livre des Lamentations « il est bon d’attendre en silence le secours du Seigneur » (Lamentations 3 :26).
Frères et Sœurs,
Face au rejet apparent de sa demande : « Ils n’ont pas de vin », Marie ne s’est pas découragée. Elle savait que sa demande sera exaucée et que la seule façon de voir le miracle, est de garder les yeux tournés vers Jésus, pour faire ce qu’il dira : « Faites tout ce qu’il vous dira », dira-t-elle aux serviteurs.
Les serviteurs ont fait ce que Jésus leur a dit, et les jarres d’eau se sont transformés en des jarres de vin, du bon vin, meilleur que celui que les convives avaient bu jusque-là.
Marie nous apprend le courage et la docilité dans la prière, elle nous apprend à laisser toute l’initiative à Jésus. Il ne nous appartient pas d’exaucer la prière, c’est Dieu qui exauce la prière. Lui seul accomplit le miracle.
« Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5).
Marie nous conduit toujours à Jésus et à l’écoute de sa parole, parce qu’en lui seul se trouve le salut, nous dit le Pape François. Le Saint Père rappelle que Jésus seul peut transformer, comme il l’a fait à Cana, l’eau en vin. Dans nos vies, aujourd’hui, lui seul peut transformer l’eau de nos solitudes, des difficultés, du péché. Lui seul peut les transformer en vin, le vin de la rencontre, de la joie et du pardon. Lui seul : (Message du pape François pour la veillée mariale du 12 octobre 2013).
Frères et Sœurs, Pèlerins et pèlerines de Notre Dame de la Confiance et du Lendemain Meilleur, Fils et Filles de la Vierge Marie,
Ce matin, Marie s’adresse à chacun de nous et nous dit « Faites tout ce que mon Fils vous dira ».
Ce qu’il nous dira, il nous l’a dit dans sa parole. Particulièrement, du haut de la croix, il nous a laissé une parole qui résonne fort dans nos cœurs, aujourd’hui dans ce sanctuaire.
A chacun de ses amis, à chacun de nous, il a dit « Voici ta Mère ». C’est sa volonté pour toujours.
Faisons ce que Jésus nous a dit. Accueillons la Mère qu’il nous a donnée, pour qu’elle soit chez nous, la médiatrice des grâces.
Aujourd’hui comme à Cana, Marie prie pour nous afin que le vin nouveau ne vienne plus à manquer dans nos vies et dans nos maisons, dans nos cœurs.
Aujourd’hui, comme à Cana, elle redit à Jésus : Ils n’ont pas de vin.
Amen.