HOMELIE DE MONSEIGNEUR BENOIT ALOWONOU A L’OCCASION DE SON JUBILE D’EMERAUDE PRESBYTERAL

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« Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce et que tes serviteurs et tes servantes, de tout âge, te bénissent ! Les yeux sur toi, ils chantent la gloire de ton règne, toi le Maître du temps et de l’histoire. Tu ouvres ta main, tu rassasies avec bonté tout ce qui vit. »

Frères et Sœurs en Christ, 

Il y a 17 jours, le 11 juillet, à la messe d’action de grâce qui clôturait le jubilé des 60 ans de la fondation du monastère des moniales de Dzogbegan, je vous invitais à une autre fête, une autre action de grâce, pour chanter l’amour du Seigneur pour nos parents, grands-parents, et personnes âgées.

En effet, les Évêques du Togo, réunis en Conférence, vous ont invités à prendre connaissance du Message du Saint Père à l’occasion de la 4e Journée Mondiale des grands-parents et des personnes âgées, et à la faire connaître. Cette année, le message a pour thème « “Ne m’abandonne pas dans la vieillesse” (Ps 70, 9).

Le Saint Père veut attirer notre attention sur la solitude qui guette les personnes âgées et sur le rejet dont elles peuvent être les victimes. Il invite chacun de nous à plus de fraternité à l’endroit des grands parents, et à cultiver des liens entre les générations.

A cette action de grâce et de prière pour nos parents, se greffe une autre action de grâce : l’anniversaire, de mon ordination sacerdotale, anniversaire du jour où le Seigneur dans son amour m’a associé à son unique sacerdoce. Oui, il y a 40 ans, le 28 juillet 1984, par l’imposition des mains de Monseigneur Robert Casimir DOSSEH, de regretté mémoire, je fus ordonné prêtre selon l’ordre du Roi Melchisédek, à la cathédrale Sacré Cœur de Jésus à Lomé. Nous étions 2 diacres : mon frère Severin GAKPĖ Mawu Lolo et moi.

C’est encore un 28 juillet, le 28 juillet 2001, qu’ici dans cette église cathédrale, Mgr Pierre VANTOT, le Nonce annonçait ma nomination par le Pape Jean-Paul II comme 2e Évêque de Kpalimé. Successeur de Monseigneur Pierre SESHIE et successeur des Apôtres.

Comment rendrais-je Seigneur tout le bien qu’il m’a fait, j’élèverai la coupe du Salut, j’invoquerai le Nom du Seigneur, oui sa grâce me suffit.

Coïncidence des fêtes, encore : ce dimanche est aussi celui de la fête des chorales dans notre diocèse.

Frères et Sœurs, 

Oui, l’Eglise Universelle est en fête, notre Église diocésaine est en fête, les Sœurs NDN sont en fête, nos paroisses et nos chorales sont en fête.

Et pour toutes ces fêtes, c’est le Christ lui-même qui nous rassemble ce matin. Dans l’évangile de ce dimanche, il nous invite à la table du festin de l’Agneau, à la table de la multiplication des pains. Il nous invite à la fête des enfants de Dieu où Dieu lui-même se donne en nourriture, où il nous donne le pain de la vie éternelle.

Frères et Sœurs,

Pour célébrer cette journée consacrée à nos grands-parents et les personnes âgées, le Saint Père a choisi une prière tirée du psaume 70-71, « Dans ma vieillesse, ne m’abandonne pas » (Ps 71, 9)

Mais le Seigneur peut-il abandonner ses enfants ? La réponse est bien sûr « non ». Au contraire, nous savons que Dieu ne cesse pas de rappeler aux hommes qu’il est leur refuge et leur secours tout au long de leur vie.

Dans le Livre d’Isaïe, il dit « je vous ai pris à ma charge dès le sein maternel, je vous ai portés dès votre naissance ! Jusqu’à votre vieillesse, je serai le même, jusqu’à votre âge avancé, je vous soutiendrai… » (Es 46.3, 4).

Le Psalmiste dit à son tour : « oui, grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours ».

De même, la parole de Dieu considère la vieillesse comme une bénédiction et ordonne le respect des cheveux blancs : « Tu te lèveras devant les cheveux blancs et tu honoreras la personne du vieillard. » (Lv 19.32).

Nous pouvons donc comprendre que ce qui nous est demandé aujourd’hui, ce n’est pas simplement de mettre une prière dans la bouche des personnes âgées qui demandent à Dieu de ne pas les abandonner. Ce qui nous est demandé, c’est d’être, nous-mêmes, les artisans du secours de Dieu pour eux.

Le Pape François, dans son message, nous rappelle l’exemple de Ruth, une femme qui, à la mort de son mari, a choisi de rester auprès de sa belle-mère pour la servir. Elle lui a dit : « Ne me force pas à t’abandonner » (Rt 1, 16).  Ruth nous enseigne que lorsque les personnes âgées demandent à Dieu de ne pas les abandonner, il nous revient, à nous qui sommes proches d’eux, de nous faire l’écho de Dieu en leur disant, comme Ruth : “ non, je ne t’abandonnerai pas !”.

Oui, Dieu a besoin de nous, de chacun de nous, pour accomplir la promesse faite à nos anciens de ne jamais les abandonner. Il nous demande de supporter les plus faibles d’entre nous. C’est ce que nous rappelle St Paul dans la 2e lecture de ce dimanche : « ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix ».

Frères et Sœurs,

Quels enseignements pouvons-nous tirer des lectures de ce jour de fêtes ?

Deux enseignements.

Le premier est un appel à la solidarité et à la bienveillance.

Dans ce sens, l’attention que nous sommes appelés à témoigner envers nos personnes âgées peut se faire de plusieurs manières : un service, un sourire, notre patience et notre bienveillance. La vieillesse n’est pas une maladie, elle est souvent un état de fragilité et de faiblesse.

La solidarité signifie aussi que les grands-parents ont leur place et leur utilité dans la société toute entière et qu’il convient de leur permettre d’exercer pleinement cette mission. Le Saint Père a également rappelé que leur voix est le garant des racines des peuples et, dans beaucoup de familles, ils jouent un rôle important dans la transmission de la foi aux plus jeunes.

Un autre enseignement, le 2e que nous pouvons tirer des textes de ce dimanche, est que Dieu est le Dieu de l’abondance : abondance de grâces, abondance de vie, abondance de biens : « Tu ouvres ta main, tu rassasies avec bonté tout ce qui vit. »

Dieu est le Dieu de l’abondance, mais, il a besoin de notre collaboration, car, comme le dit St Augustin,  » Dieu qui nous a créés sans nous, ne veut pas nous sauver sans nous ».

Dieu a besoin de nous, de nos mains, de nos pieds, de notre générosité. Il veut que nous devenions, chacun, des instruments, des collaborateurs de son abondance.

Un témoin de notre temps a également souligné que « lorsque nous disons dans le « Notre père » « donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour », cela veut également dire « donne-nous un cœur généreux pour partager notre pain avec ceux qui n’en ont pas ».

C’est à nous que revient la tâche de donner aux autres leur pain quotidien, car nous demeurons en Dieu, le Dieu de l’abondance ».

 

Frères et Sœurs,

Oui, le Seigneur veut que nous soyons les visages et les mains de son abondance, au service de ceux qui comptent sur lui.  » A nous tous et à chacun, il redit sans cesse : qui enverrai-je, qui sera mon messager ?  » Isaie 6:8

C’est ainsi que dans la première lecture de ce dimanche, le prophète Élisée dit à son serviteur « Donne à tous ces gens pour qu’ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : On mangera, et il en restera. ». Et dans l’évangile, alors que les apôtres s’inquiétaient que, même le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun dans la foule, reçoive un peu de pain, Jésus a pris le peu de poissons et de pain que quelqu’un avait apporté et les a multipliés.

C’est ainsi également, que chaque jour, dans l’Eucharistie, nous offrons au Seigneur le fruit de la terre et du travail des hommes, pour qu’ils deviennent son corps et son sang.  Et l’eucharistie, nous le savons, est le gage de la vie abondante, le gage de la vie éternelle ». « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6:54) ».

Demandons au Seigneur d’ouvrir nos yeux, pour que nous nous arrêtions devant chaque faiblesse, chaque blessure de l’âme et du corps, afin d’être les dignes témoins du Dieu de l’abondance et de la miséricorde, qui n’abandonne jamais ses enfants. Osons dire aujourd’hui au Seigneur  » oui, je serai ton messager, le messager de ton abondance divine, envoie moi » (Isaïe 6:8)

O Vierge Marie, Notre Dame de la Confiance et du Lendemain meilleur, toi que Jésus nous a donnée du haut de la croix, en nous disant « voici ta Mère », mets au cœur des personnes âgées l’assurance que la grâce du Seigneur les accompagne tous les jours de leur vie et que sous ton manteau maternel, la bonté du Seigneur est leur perpétuel secours.

Amen.

3e EDITION DE LA CELEBRATION DE LA FETE DES CHORALES
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ORGANISATION DU CAMP BIBLIQUE DES ENFANTS KPALIME 2024
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