Moi, je suis la vraie vigne dit le Christ. Ailleurs il a dit, je suis le vrai berger. Ces précisions sur le vrai s’entendent comme des appels à distinguer souvent le vrai du faux. Et il y a des indices qui doivent nous permettre de distinguer le vrai du faux. Jésus en disant qu’il est la vraie vigne, fait comprendre que celui qui demeure en lui porte beaucoup de fruits. Et pour les chrétiens que nous sommes, c’est à partir du moment où nous portons de bons fruits, que nous serons identifiés comme de vrais chrétiens ; des chrétiens qui inspirent confiance. Non pas des chrétiens dont on se méfie ; non pas de faux chrétiens. A ce sujet, la deuxième lecture nous présente Paul, lorsqu’il avait encore le nom de Saul. En ces jour-là, arrivé à Jérusalem, Saul cherchait à se joindre aux disciples, mais tous avaient peur de lui, car ils ne croyaient pas que lui aussi était un disciple. Est-ce que je suis un chrétien dont mes frères et sœurs ont peur ? Ou bien est-ce que je suis un chrétien en qui on a confiance ? Un chrétien qui illumine l’espace où j’arrive avec la lumière de mon baptême, ou un chrétien qui éteint les lumières des autres ?
Nous avons parfois malheureusement dans nos familles et dans nos communautés, des chrétiens dont on a peur, dont on se méfie, à cause de leurs fréquentations et pratiques douteuses. De nos jours, il y a tellement de faux et de falsifications de tout genre, que les médias finissent par consacrer énormément de temps pour démêler le vrai du faux.
Chers frères et sœurs, ce qui fait la gloire de mon Père, dit Jésus, c’est que vous portiez beaucoup de fruits et que vous soyez pour moi des disciples. La vie de Paul, a heureusement fini par rassurer ceux qu’il a côtoyés. Il a fini par porter beaucoup de fruits et il est dit de lui dans la première lecture, qu’à Damas il s’était exprimé avec assurance au nom de Jésus. Dès lors, Saul allait et venait dans Jérusalem avec eux, s’exprimant avec assurance au nom du Seigneur. S’exprimer avec assurance au nom du Christ en tant que baptisé-missionnaire, voilà ce que le Seigneur attend de nous. « En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire (cf. Mt 28, 19). Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation » (Evangelii Gaudium, n. 120). Le baptisé reçoit la grâce de servir Dieu et son prochain. Il est appelé à vivre dans la joie, dans l’amour et dans la recherche de la paix. Ainsi, par n’importe quel acte de charité, de don, d’humilité, il nous est possible en tant que chrétiens, de faire de notre vie entière une mission du Christ. Être baptisé, c’est cet engouement à soigner les plaies de Jésus en agissant par amour. Cette joie de se placer sous le Christ en croix, et de recevoir la “Divine rosée” qui découle de son côté, comme le disait si simplement la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus. (Cf. un article d’Alétéia sur le baptême et l’évangélisation). Saint Jean dit dans la 2ème lecture : petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité. Et nous savons que la vérité c’est le Christ lui-même.
Il est vrai que la mission n’est jamais une œuvre facile, mais vu qu’elle n’est pas nôtre, mais la mission du Christ lui-même, Il nous devance toujours. La mission est un défi permanent à relever, car les obstacles ne manquent pas de se dresser dans son déploiement. Ce défi est à affronter ensemble, de façon synodale dans la prière et les actions. Parmi les actions à mener, figurent les quêtes impérées que nous faisons pour les OPM, et qui servent à l’entraide, à la construction de nos églises, de nos presbytères, de nos écoles, de nos centres de santé. Le peu que nous donnons avec une grande volonté, sert à accomplir de grandes Œuvres à travers le monde entier, dans les contrées les plus défavorisées. Ces œuvres se présentent comme le verre d’eau que nous donnons à l’un des petits qui a soif, et le Seigneur en fait une cause pour nous accueillir dans son royaume.
Pour demeurer avec le Christ, il faut garder son commandement et agir avec amour pour l’Eglise. Et Saint Jean dit : voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui, et il porte des fruits. Tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Jésus l’a dit de façon explicite : en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
C’est son Esprit qui produit en nous les fruits. Que cet Esprit fasse de nous les véritables témoins du Christ partout où nous passons ; que nos vies portent les fruits de l’Evangile, les fruits de l’amour, de la joie et de la paix maintenant et toujours. Amen.