Chers frères et sœurs,
En ce dimanche de la Transfiguration, ce que nous sommes aujourd’hui invités à regarder et à contempler, c’est un Visage : « … Son Visage devint brillant… » (Mt 17, 1). C’est par son visage, en effet, que Dieu lui-même se révèle à l’homme.
Dans la première lecture, la vision du prophète Daniel nous fait découvrir ce rayonnement de Dieu lui-même dans la personne d’un vieillard : « La nuit, au cours d’une vision, moi, Daniel, je regardais : des trônes furent disposés, et un vieillard pris place ; son habit était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête comme la laine immaculée ; son trône était fait de flammes de feu ardent ».
Dans l’Évangile ce fut le rayonnement de Jésus : « En ce temps-là, Jésus pris avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière » (Mt 17, 1).
Son Visage se mit à briller : on pense à Moise dont le visage rayonnait lorsqu’il revenait de sa rencontre avec le Seigneur (Ex 34, 29). Le rayonnement du visage et des vêtements est une manifestation de la gloire de Dieu. Le rayonnement est le signe que Jésus est pleinement Dieu. C’est un attribut de la divinité. Contemplons donc le visage à nous révéler dans l’éclat passager de la montagne. Ce visage qui s’offre à nos regards comme une fenêtre ouverte, un instant, sur l’éternité. Et laissons-nous instruire par la voix qui jaillit de cette lumière transfigurante.
Bien aimés du Seigneur,
Le Thabor de l’Évangile nous révèle qui est Jésus pour moi, et qui je dois être pour lui. Cet homme dont les vêtements deviennent éblouissants comme la lumière, c’est le Nouvel Adam, non plus terrestre mais céleste (1Co 15, 45-49), et qui redonne aujourd’hui à notre humanité une promesse d’immortalité. En Jésus se réalise la vision du prophète Daniel. Le Fils d’homme dont parlait le prophète dans la première lecture s’applique bien à Jésus, car Jésus se fera appeler lui-même plusieurs fois dans l’Évangile comme « Fils de l’homme ». Son visage peut donc rayonner comme le soleil car c’est lui le soleil de justice annoncé par le prophète Malachie (Ml 3, 20).
Chers frères et sœurs,
La montée au Thabor, nous invite à nous nous approcher de la lumière divine. Cette lumière à nous promise, au terme de notre route, mais qui nous est déjà donnée tout au long du chemin. « Celui qui agit, nous dit Jésus, dans la vérité vient à la lumière pour qu’il apparaisse au grand jour et ses œuvres sont faites en Dieu » (Jn 3, 21). « Tant que vous avez la lumière, nous répète donc le Christ, croyez en la lumière et vous deviendrez fils de lumière » (Jn 12, 35-36). Le but de notre vie est bien de contempler un jour la splendeur glorieuse de notre Dieu. Notre existence n’est finalement qu’une marche vers la joie infinie de cette rencontre (Is 35). Et, Pierre a le sentiment de vivre un évènement exceptionnel. Il se propose de dresser une tente pour célébrer cette expérience. En ce dimanche de la Transfiguration du Seigneur, chers frères et sœurs, il est fondamental pour nous de dire certainement, comme Pierre, il est vraiment bon d’être ici avec Jésus, et d’y être pour toujours. Avec lui nous brillerons, nous serons renouvelés et divinisés dans les structures de notre âme et, avec lui, comme lui, nous serons transfigurés, divinisés pour toujours. Qu’y a-t-il de plus heureux, de plus sublime, de plus noble que d’être avec Dieu, que d’être transfiguré en Dieu dans la lumière. ?
En ce dimanche, demandons la grâce de nous laisser transformer et transfigurer par la Parole de Jésus et son Eucharistie. Amen !
