Voici ta mère ! Elle est la mère des frères de Jésus-Christ.
La Mère de Celui qui est la Source de l’amour qui nous a consacrés et établis.
Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut.
Chers Frères dans le sacerdoce,
Nous voici au rendez-vous du souvenir, le souvenir du jour où le Christ, le grand prêtre de la Nouvelle alliance nous a consacrés et établis, par l’imposition des mains de l’évêque, comme participants de son unique sacerdoce.
Je suis heureux de vous accueillir au pied de l’autel du Seigneur et vous invite à vous réjouir de tout votre être, car l’onction sainte qui nous a consacrés, est le signe de l’amour infini du cœur de Jésus. « Oui, Il a fait de nous des prêtres » et notre action de grâce est de chaque instant, et particulièrement aujourd’hui. Oui, avec le Psalmiste nous disons : « L’amour du Seigneur, à jamais je le chante » (Ps 88, 2).
C’est aussi l’occasion où, à l’instar des prêtres de toutes les Eglises particulières, vous venez renouveler, devant l’évêque, les promesses sacerdotales faites le jour de votre ordination, ainsi que votre fidélité et votre amour à celui qui vous a aimés le premier, et choisis du milieu des hommes pour son service et le salut de son peuple saint.
Mais la Messe Chrismale ne célèbre pas seulement la fête de la fraternité sacerdotale. Elle est aussi la fête du peuple de Dieu. En effet, rappelle le Pape st Jean-Paul II, la vie du baptisé est marquée à chacune de ses étapes par l’onction, et c’est pourquoi la messe chrismale où sont bénies les saintes huiles est une fête du peuple de Dieu où chaque fidèle est appelé lui aussi à rendre grâce et à rendre témoignage par la sainteté de sa vie.
Chers Pères, Prêtres de Jésus-Christ,
La Messe chrismale est un retour à la source de la grâce du sacerdoce ministériel : Un aggiornamento. Et cette source jaillit du cœur transpercé de Jésus, ce cœur qui a tant aimé les hommes.
Pour nous accompagner dans la méditation de cette source, je voudrais tourner nos regards vers deux témoins : Jean, le disciple bien-aimé, et la Vierge Marie, la mère debout au pied de la croix de son Fils.
Jean nous montre que le disciple qui vit dans l’intimité de son maître, et qui est attentif à sa parole est celui à qui le Maître révèle les secrets de son cœur. A cet égard, être « le disciple que Jésus aimait », ne veut pas dire qu’il était meilleur que les autres, mais qu’il a fait l’expérience de l’amour de Jésus pour lui nous dit Benoît XVI, qui souligne encore que c’est de ce Cœur qu’a jailli le don du ministère sacerdotal.
Un commentateur de ce récit en déduit que Jean est le modèle du prêtre, car comme lui, il est devenu par l’écoute, l’ami à qui le Maître confie les secrets de son cœur : à la Cène, la tête posée sur la poitrine du Maître, il reçoit en confidence le nom de celui qui trahit. Au Calvaire, il est le seul des douze à demeurer au pied de la Croix… Et Jésus lui confie sa Mère en lui disant : Voici ta mère !
Voici ta mère, C’est le thème de notre année pastorale. Depuis notre dernier pèlerinage à Kpimé-Séva. Cette demande de Jésus à prendre Marie comme notre mère, est inscrite dans toutes nos églises pour nous rappeler, l’amour du cœur de Jésus qui nous a donné sa mère.
L’évangile nous dit qu’à cet instant Jean prit Marie chez lui. A son exemple, nous sommes invités à prendre et à garder la Vierge Marie dans notre ministère et notre vie de prêtres et alors, à l’image de Jean, nous serons des disciples bien-aimés de Jésus, le Souverain Prêtre.
Invitons également tous les fidèles de nos paroisses à accueillir cette parole du Christ et à dire à la Vierge Marie : “Chez nous soyez Mère, notre mère, aujourd’hui et toujours”.
Que le Seigneur nous aide à nous mettre à l’école de Jean pour apprendre à retourner sans cesse à son Cœur transpercé, source d’amour et de miséricorde.
Voici ta mère ! Notre Mère à tous et à toutes. Elle est la mère des frères de Jésus-Christ.
La mère des enfants de la terre, la terre de nos aïeuls, pays de nos aïeux.
La Mère de Celui qui est la Source de l’amour qui nous a établis fils est filles de ce beau pays que nos pères ont appelé l’or de l’humanité. (Oh quel orgueil…)
Un nom qui nous rend responsables non seulement de nos frères et sœurs togolais mais de tous les enfants de la Vierge Marie. Tous les enfants de l’Eglise et de la terre. C’est pourquoi dans leur dernier message, les évêques catholiques, nos Evêques, vos évêques, nous invitaient à la vraie conversion, à avoir soif du nouveau et à surprendre l’Afrique par le beau, le vrai beau et le beau vrai.
Écoutons-les encore les évêques catholiques du Togo : La soif du nouveau
Chers Fils et Filles, chers concitoyens
A l’approche des élections législatives et régionales, nous Évêques du Togo, nous adressons à tout le peuple de Dieu, aux acteurs politiques, aux civils et aux forces de défense et de sécurité.
Le temps de carême, un temps de renouveau. Le temps de carême chrétien est un temps d’appel au neuf, au renouveau, à la conversion en vue de la joie de la Résurrection. Ce temps attire l’attention de chaque baptisé sur la vigilance dans la prière à offrir, dans les sacrifices à consentir et dans les bonnes œuvres à accomplir. A chaque temps de carême, le Seigneur opère des merveilles, et il n’est pas rare que sa grâce touche de façon particulière les cœurs pour un changement radical de mode de vie. Nous y croyons, le carême 2024 n’en fera pas l’exception, et l’espoir des conversions que portent les Pasteurs que nous sommes dans nos prédications et exhortations, ne s’essoufflera pas. Avec la force de la vertu de l’Espérance, nous venons crier comme Jean-Baptiste : Convertissez-vous ; convertissons-nous. C’est le moment favorable. Saisissons l’occasion de ce temps favorable pour inviter les uns et les autres à se laisser interpeller par la soif du nouveau dans notre cher pays le Togo. Oui, le Togo a soif d’un saut qualitatif capable de surprendre positivement les autres.
A l’approche de la campagne électorale, nous exhortons au respect de l’adversaire politique dans les prises de parole et à la création des conditions de libre circulation de tous les candidats. Que soient donc évités toute parole et tout acte préjudiciables à la paix et à l’unité nationale.
La paix n’a pas de prix.
Dans son message pour le carême 2024 intitulé « À travers le désert Dieu nous guide vers la liberté », le Pape François enseigne que la liberté est un élément constitutif de la paix. En effet selon le Saint Père, lorsque notre Dieu se révèle, il communique la liberté : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage » (Ex 20, 2). Dès lors, la disparition de la liberté est synonyme de la disparition de la paix.
Voilà pourquoi le Pape nous invite à ouvrir les yeux sur les situations d’injustice, à convertir nos cœurs, et à lutter pour nous libérer nous-mêmes de nos esclavages intérieurs. C’est à cette seule condition que nous pouvons parvenir à la vraie liberté, gage de la paix. « Recherche la paix et poursuis-la », dit le psalmiste (Cf. Ps 33, 15).
Chers concitoyens, laissons-nous porter vers le bien par l’amour de la Patrie. Notre vivre-ensemble paisible en dépend.
Prière pour la paix
« Crée en moi un cœur pur ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit ». (Cf. Ps. 50,12).
Chers fils et filles, l’avenir du Togo notre pays nous préoccupe tous, et nous invite à intensifier nos prières afin que le Seigneur convertisse nos cœurs et resserre la cohésion sociale dans notre pays. C’est pourquoi nous vous invitons à reprendre avec foi, la Prière pour la paix au Togo ; reprenons-la personnellement, en famille et en communauté.
Que Dieu bénisse le Togo.
Voici ta mère ! Elle est la mère des frères de Jésus-Christ.
La Mère de Celui qui est la Source de l’amour qui nous a consacrés et établis.
Exultant de joie, vous puiserez les eaux sources du salut.