HOMELIE DU 30ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE A / RP ROMEO KOSI

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Chers frères et sœurs,

la question du scribe dans l’Évangile demeure toujours  actuelle et vivante et elle nous rejoint en ce 30ème Dimanche du Temps Ordinaire Année A : Quel est le plus grand de tous les commandements ?

La réponse n’est pas évidente car, nulle part, la loi n’isole tel ou tel commandement, et en aucun endroit, il n’est dit que l’un ou l’autre soit « le plus grand ». Car ils sont tous grands les commandements qui ont pour noms la justice, la fidélité, l’humilité, la pureté de cœur, l’adoration, la foi au Dieu unique. Ainsi, à  la question hautaine et pleine de calcul, de ses interlocuteurs, Jésus répond alors humblement et sans détour. Le Maitre de la loi répond en citant la loi. L’Auteur de toute loi répond en récitant la Loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit (Dt 6, 4). En effet, Jésus en citant le Deutéronome, parlant au seul peuple d’Israël (Dt 6, 4-5), il renvoie le commandement au cœur de chacun, c’est-à-dire de tous : Tu aimeras ! Le précepte de la Loi ancienne devient le commandement nouveau et universel. Jésus ajoute, non seulement : Voilà le plus grand mais, mais encore : Voilà le premier commandement (Mt 22, 38). Et Jésus enchaine aussitôt, allant au-delà de l’attente du légiste, en disant qu’il existe aussi un second commandement mais que celui-ci est en tout semblable au premier et doit donc au même titre être cité et observé, comme le dit aussi le Lévitique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18). Et pour conclure, Jésus déclare que cela résume, non seulement toute la Torah, mais encore tout l’enseignement des prophètes (Mt 22, 40). Deux commandements qui n’en font qu’un, résument donc, à eux seuls, tout l’idéal de notre vie chrétienne. Essayons donc de bien les comprendre tous les deux :

Le premier commandement est celui de l’amour de Dieu : En quoi consiste cet amour de Dieu ?

Le commandement d’aimer Dieu est grand et premier, c’est lui qui fonde tout. Je ne peux aimer Dieu que parce que Dieu est amour. C’est en me posant dans l’amour de Dieu que je peux l’aimer et aimer mon prochain. Si aimer son Prochain, c’est le faire grandir, aimer Dieu revient à lui permettre de grandir en moi, dans ma vie et dans mes activités, dans mes paroles et dans mes actions.

Aimer quelqu’un qui est Seigneur et Dieu est déjà grand ; l’aimer de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit, cela nous prend sans partage et tout entier. Qui d’entre nous oserait dire qu’il peut, à lui seul, y parvenir ? Il y a en effet un préalable à la réponse de notre amour pour Dieu, c’est l’amour que Dieu lui-même nous porte, le premier (1Jn 4, 19). Malgré notre petitesse, malgré notre fragilité, malgré nos lacunes, nos oublis, nos lâchetés, Dieu nous aime. Voilà toute la philosophie de la vie et le cœur de l’idéal chrétien. Se laisser d’abord aimer pour ensuite pouvoir aimer. Dieu seul peut aimer en nous. Et il le fait, il le fait comme nous ne l’imaginons pas : « son amour ne passera pas » (Is 54, 10). Voilà, frères et sœurs ce que nous devons croire de tout notre cœur, de toute notre âme, et de tout notre esprit au point de laisser cet amour de Dieu lui-même envahir tout notre cœur, toute notre âme, et tout notre esprit. Car rien n’est impossible à l’amour de Dieu, y compris d’aimer les hommes comme des frères.

Le second commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » En quoi consiste cet amour du prochain comme soi-même ?

Ici le préalable est dans l’amour de soi-même. Comment aimer son prochain comme soi-même, si l’on ne s’aime pas vraiment d’abord soi-même ? Ce second commandement semblable au premier, littéralement, il lui est identique. Car Dieu en Jésus Christ s’est tellement mis dans l’homme que désormais, en tous les hommes, comme en notre propre cœur, il y a la trace et la présence de Dieu lui-même ! Dès lors qui aime Dieu à travers Jésus Christ, l’aime en tous ses frères : « ce que vous faites au plus petits de mes frères c’est à moi que vous le faites. »(Mt 25, 40). Et qui aime quelque visage d’homme à travers Jésus Christ, aime vraiment la face cachée du Père : « Quiconque m’aime nous dit-il, aime celui qui m’a envoyé » Dans l’amour, tout devient Un (Jn 17, 20-21). Quiconque voit son frère, voit le Seigneur ; et quiconque voit le Christ, le reconnait lui-même en son prochain puisque le Christ est tout en tous (1co 15, 28).   

En servant Dieu, il faut aussi servir l’homme qui est aussi créature de Dieu et même image de Dieu. On comprend alors que Dieu ait pu dire aux fils d’Israël par la bouche de son serviteur Moise, dans la première lecture : « vous n’accablerez pas la veuve et l’orphelin. Si tu les accables et qu’ils crient vers moi, j’écouterai leur cri. » On comprend enfin que le compositeur ait pu dire dans son chant : « Qui donc est Dieu que nul ne peut aimer s’il n’aime l’homme ? Qui donc est Dieu qu’on peut si fort blesser en blessant l’homme ? »

Frères et Sœurs, que le Seigneur nous donne la grâce d’emporter dans notre cœur à la fois l’amour de Dieu et l’amour du prochain et surtout d’en vivre. Amen

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