HOMELIE PRONONCEE PAR MGR BENOIT ALOWONOU, EVEQUE DE KPALIME LORS DES OBSEQUES DU PERE LEONARD KOMI MAWUKO NYUIADZI, LE 12 OCTOBRE 2023 A LA CATHEDRALE SAINT ESPRIT DE KPALIME.

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« Leurs anges dans le ciel voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18,10).

Révérends Pères, Frères et Sœurs,

Le Père Léonard NYUIADZI nous a quittés le matin du 2 octobre, le jour où la sainte Église rend grâce à Dieu qui, dans sa sagesse et dans son admirable Providence, envoie les saints anges pour nous garder. Et l’Eglise demande à Dieu d’accorder à tous ses enfants, les bienfaits de la constante protection des anges et la joie de vivre en leur compagnie pour toujours.

Ce matin, pour la messe d’enterrement de notre frère Léonard, nous avons choisi de reprendre les textes de la messe du jour de son décès, pour demander au Seigneur, d’envoyer ses anges pour l’accompagner jusque dans la demeure éternelle, afin qu’il contemple la face de Dieu, notre désir et notre souverain Bien.

C’est cette prière que nous reprenons lorsque, à la fin d’une messe d’enterrement nous chantons « In Paradisum !» dont je rappelle les paroles : « Que les Anges te conduisent au paradis, que les martyrs t’accueillent à ton arrivée, et t’introduisent dans la Jérusalem du ciel.

Que les Anges, en chœur, te reçoivent, et que tu jouisses du repos éternel avec celui qui fut jadis le pauvre Lazare ».

Frères et Sœurs,

Avant de partager avec vous mon témoignage et quelques souvenirs que je garde du Père Léonard NYUIADZI, je voudrais saisir l’occasion de son appel à Dieu, et à la lumière des textes liturgiques de ce jour, pour nous inviter à méditer les paroles du Christ que nous venons d’écouter dans l’évangile et qui nous parle des anges, mais d’une manière inattendue.

En effet, Jésus, répondant à ses apôtres qui lui demandaient de leur dire qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux, désigne un enfant et dit : si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. Et il ajoute :

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

Dans ce passage Jésus nous confirme ce que les textes de l’Ancien Testament enseignent déjà : Dieu a créé des anges pour nous assister sur les chemins de la vie, c’est pour cela qu’ils sont appelés les anges gardiens. Dans le Livre de l’Exode, Dieu dit « Je vais envoyer un ange devant toi, pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé. Respecte sa présence sa présence, écoute sa voix. » (Exode 23, 20-22).

Ou encore dans le Psaume 91, le Seigneur promet : « Le malheur ne pourra te toucher, ni le danger, approcher de ta demeure : car il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins ».

Jésus dit aussi que les anges voient la face de Dieu. Cela veut dire que la présence des anges à nos côtés nous assure que nous sommes sans cesse sous le regard de Dieu et que par leur assistance, c’est la Providence de Dieu même qui nous conduit.

En effet, nous dit le Pape François, sur la route de notre vie, il y a le «danger de se tromper de route»,  et aussi le danger de quitter la route et de se perdre. L’ange est donc là «pour nous aider à ne pas nous tromper de route. Il s’agit alors de prêter attention à sa voix, d’écouter les inspirations, qui viennent toujours de l’Esprit Saint, et que l’ange  met devant nous ».

Frères et Sœurs,

Se laisser conduire est le propre des enfants. Et reconnaître que chacun de nous a un ange qui le conduit c’est accepter d’être un enfant. Et c’est ce que dit Jésus à ses disciples : « si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux ».

Oui, celui qui ne veut pas se laisser conduire par Dieu, ira par ses propres chemins et comme le dit le cantique « tous » les chemins de Dieu mènent à Pâques et les chemins de l’homme mènent à l’impasse.

Notre frère Léonard s’est laissé conduire. Ceux qui l’ont connu témoignent dans le livret de souvenirs qui lui rend hommage : je cite quelques passages : « c’était un pasteur humble, tendre et affable, tout abandonné à la providence divine ».

« C’était un prêtre grand par le ministère sacerdotal, mais petit et discret parmi les siens ».

Un autre témoignage dit de lui « « qu’il était un disciple qui sait se contenter de ce qu’il a, une autorité qui ne terrorise pas, un pasteur qui se donne ».

Dans ce sens, Jésus nous dit ce matin :

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux».

Nous pouvons dire que cette parole est un symbole, une métaphore pour signifier que Dieu est toujours attentif aux plus faibles et aux plus petits d’entre nous. Plus que cela, cette parole signifie que ceux qui se font petits et serviteurs, ceux- là sont grands dans le royaume des cieux, car le Seigneur se révèle aux enfants et à ceux qui leur ressemblent.

Le Père Léonard a chanté cet hymne de la Liturgie des Heures qui dit : « ni la violence des puissants, ni la science des prudents, ne forcent le Royaume. Mais la faiblesse des petits et  la patience des humbles pénètrent les secrets de Dieu. Béni sois-tu, notre Père, allégresse des pauvres ».

Frères et Sœurs,

Le Seigneur nous dit :

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux».

Que veut dire mépriser un seul de ces petits ? Mépriser un seul de ces petits c’est ignorer la clé pour entrer dans le royaume des cieux. Cette clé, c’est avoir un cœur d’enfant. Ce n’est pas retomber en enfance, c’est avoir cette attitude spirituelle de confiance et d’abandon qui nous garde comme des enfants. Le psalmiste dit « Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère ».

Ce qui caractérise les enfants, c’est la confiance. Une confiance qui ne s’inquiète pas de l’avenir. Une confiance qui donne un cœur joyeux.

Le Père Léonard était un homme, un prêtre joyeux. Chacun d’entre nous peut témoigner de son sourire et de sa joie de vivre. Non pas parce qu’il avait une vie calme comme un long fleuve tranquille, mais parce que, malgré les épreuves qui sont le lot de chacune de nos vies, il avait confiance en Dieu qui l’a choisi et établi et c’est cela qui lui donnait la joie des enfants.

Frères et Sœurs,

Nous avons voulu inviter les anges à notre méditation et notre prière en faveur de notre frère, le Père Léonard, pour montrer qu’il a vécu comme un homme qui s’est laissé conduire par Dieu.

C’est le secret de toute paix et de toute joie à la suite du Christ. En effet, comme nous le disions plus haut, dans le «mystère de la protection des anges, il y a aussi et déjà, la « contemplation de Dieu le Père », car notre ange non seulement est avec nous, mais il voit Dieu le Père, nous connecte à lui, et nous garde en sa présence.

Un témoin de notre temps nous dit que ceux qui se mettent à hauteur d’enfants, ont plus de chance de voir Dieu, de l’entendre et d’être en communion avec lui par ses anges, qui sont ses messagers, car depuis toujours, il élèvent les humbles et abaissent les puissants.

Frères et Sœurs,

En ce jour où nous sommes réunis pour exprimer notre affection à notre frère Léonard NYUIADZI et confier son âme à la miséricorde du Seigneur,  prions pour être attentifs à la présence des  anges qui veillent sur nous, afin qu’ils nous gardent sur la route qui mène au Royaume de Dieu.  Amen !

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